J’ai, depuis longtemps, une envie dingue de vous poser une question : Ne serait-ce pas terriblement cool de vivre sans se soucier de rien ? Voir même de se foutre de tout ?

Je pose la question.

Ne jamais répondre au téléphone, dilapider son argent, regarder netflix en plein workshop, répondre que l’on s’en fout à la moindre question, passer sa vie sur sa playstation pendant que sa femme, son mari, son +1 étend le linge, démarrer sa journée à 6h du mat par un bon gros hurlement à en réveiller tous les voisins, croquer dans une pomme dans un supermarché et la remettre dans le bac, griller tout le monde dans la queue (fil d’attente), se garer sur un passage pieton, sur un trottoir, au milieu de la rue, de klaxonner sur tout le monde.

Franchement, ça ne serait pas cool de jeter ses poubelles par la fenêtre, de tousser sur votre voisin de train, d’essuyer vos mains grasses sur le canapé du salon, de changer le brief de l’agence le jour de la soutenance, de hurler dans une bibliothèque, de jouer à chat dans un musée, de mettre 10 agences dans un AO pour 25K, de hurler contre un serveur pour la simple et bonne raison que pourquoi pas, de lui renvoyer 15 fois son plat, de doubler sans clignotant, de jeter ses mégots dans le pot de fleurs de la voisine, de manger la bouche ouverte, de bosser en réunion, de chanter en réunion, de se barrer de la réunion, de ne plus donner de nouvelle suite à la participation de l’agence à un AO pour lequel nous nous sommes investis et nous avons investis, de s’essuyer la bouche avec la nappe, de mal parler à sa femme, son mari, ses enfants, ses parents, ses amis, les gens, de s’asseoir sur le dernier siège en laissant papy, mamie, madame debout, de parler fort en open space, de manger le dernier gateau de la boite en la laissant vide dans le placard, de ne pas écouter, de s’en foutre, de s’en foutre vraiment, de manger dans l’assiette de l’autre, de boire dans son verre, de cracher dans son verre, de piquer dans la caisse, de mentir, bouh c’est pas beau de mentir, de promettre sans tenir sa promesse, de ne pas donner le budget et de répondre “vous n’êtes pas dans le budget”, de donner un budget et de dire “ah finalement on a que 50% sorry ?

Alors ? mettre les pieds sur la table, prendre de haut tout le monde, gifler le premier venu pour le plaisir, ne surtout dire bonjour à personne en arrivant au boulot, arriver en retard systématiquement à tout, ne jamais remercier quand on est invité à un diner, emprunter de l’argent et s’évaporer.

Trop chouette.

Trop cool n’est-ce pas ?

Non.

Pas vraiment.

Lors d’un AO, l’agence calcule son risque.

Et si les dés sont pipés, c’est le jeu entier qui ne vaut pas le coup.