Il est super ce terme. "Bon sens". Il est tellement pratique ce terme.

Il y a "bon", ce ne peut être mauvais. Il y a "sens", ce que l'on cherche tous ! Génial.

Il permet de dire :

Il permet de défendre, tout, et son contraire. Pourquoi pas.

En apportant rien de plus que sa proclamation : "Mais un peu de bon sens, voyons".

Tellement pratique.

Partout.

Et il est partout. Dans la bouche des politiques, dans la bouche d'experts scientifiques, économiques, écologiques ou même de communication. Dans la bouche de tout ceux qui ont un peu de "bon sens". C'est rassurant.

Brandi comme un diplôme, proclamé comme une preuve, appuyé comme un argument, le bon sens semble avoir perdu tout sens de la mesure et se hisse en pole position des formulations "utiles en toutes occasions".

Alors qu'il n'est rien d'autre qu'un jugement. Et que vaut le jugement, quand tout le monde est juge ? (je juge là, mais jugez-moi vous aussi)

L'émotion.

Ce qui admirable avec le "bon sens", c'est qu'il fait du bien à tous ceux qui ont du bon sens et tous ceux qui écoutent, qui croient les personnes ayant du bon sens. Si je fais appel au bon sens, alors vous n'avez d'autres choix que d'être d'accord avec moi. Quoi que je dise. Vous avez peur, je vais vous rassurer, grâce au bon sens !

Il est la réponse sans réponses. La raison sans raisons. Le bon choix sans en faire.

Non seulement je n'apporte pas de réponse, mais je fais en plus coup double : je valorise ceux qui me croient (vous faites partie de ceux qui ont du bon sens) et je redonne un peu de confiance à ceux qui n'en ont plus.

L'égo.